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:::Colere : Un Peche...sain ou diabolique ?::::

La colère,

sainte ou mauvaise conseillère ?



Selon l’enseignement du Bouddha, les trois sources principales du malheur humain sont l’ignorance, l’avidité et la colère. Pourtant, les maîtres bouddhistes, dans le zen en particulier, entrent dans de retentissantes colères, pouvant aller jusqu’à la violence physique. Pour les chrétiens, la colère est un des sept péchés capitaux. Mais Jésus a chassé sans douceur les marchands du temple et s’emportait parfois contre ses disciples (“arrière de moi, Satan”). Et si le sens commun affirme que la colère est mauvaise conseillère, le langage courant nous dit aussi qu’il y a de “saintes colères”. La colère est-elle toujours à fuir, ou y aurait-t-il de bonnes colères ? Et comment discerner ?

Pour y voir plus clair, analysons une situation concrète. Quelqu’un me bouscule dans la rue, et la colère m’envahit. Mais cette dernière est-elle le sentiment premier ? Non. Derrière la colère, si j’y prend garde, il y a d’abord une souffrance - par exemple, un sentiment d’humiliation, qui me renvoie à des expériences d’enfant où j’ai eu l’impression qu’on ne tenait pas compte de moi... Et cette souffrance, je n’en veux pas.

Pour ne pas la ressentir, je vais alors me mettre en colère contre la personne qui m’a bousculé, en forgeant l’illusion que celle-ci est la cause de ma souffrance. En réalité, cette personne n’est que l’occasion qui a réveillé une ancienne émotion. Et ma colère contre elle n’est qu’une manière d’empêcher cette émotion de refaire surface : une forme d’anesthésie. En colère, je me détourne ainsi de ma vérité affective, en direction d’un bouc émissaire qui n’a eu d’autre tort que d’entrer en résonnance avec un ressenti que je refuse, c’est-à-dire avec mon propre inconscient.

La colère est donc une manière de se séparer de soi, de la vérité de ses propres émotions.

Une telle colère, on peut la réprimer à son tour, et l’on est alors doublement coupé de soi ! Il est donc bon d’apprendre à exprimer ses colères refoulées.

Mais la colère est elle-même une forme de refoulement, une manière de ne pas éprouver certaines émotions trop douloureuses. Pour cette raison, c’est souvent en accueillant les larmes que l’on guérit vraiment de sa colère.

Mais il est clair que la colère que l’on vient de décrire ne saurait être celle du Christ ou d’un maître zen. Pour s’en tenir à ce dernier exemple, ce qui caractérise un sage, c’est précisément qu’il ne refuse aucun sentiment. De même que les objets charriés par le courant laissent intact le reflet de la lune dans la rivière, sa conscience accueille et laisse s’en aller chaque émotion qui se présente.

Qu’est-ce donc que la colère d’un maître ? La simple affirmation d’un désir - par exemple : celui que l’autre soit, qu’il devienne enfin qui il est. La colère, alors, n’est que la manifestation de la puissance de ce désir, face à la force de l’opposition : l’ego, le mental, les défenses et les illusions qui empêchent le disciple d’être vraiment lui-même. Ainsi existe-t-il deux formes de colère : la colère-refus, qui transforme le refus de ressentir en haine de l’autre ; et une colère qui dit oui, que l’on appelle une sainte colère, car on sent qu’elle est pure : elle n’est pas fondée sur un refus, elle est un sentiment premier, l’auto-affirmation du désir créateur face à l’inertie de l’obstacle. La vraie colère est une énergie créatrice, au sens où la création demande de détruire les formes anciennes afin que de nouvelles puissent émerger. En ce sens, la colère divine qui détruit l’ancien (qu’on pense au Déluge) est, malgré les apparences, une colère d’amour

Ecrit par hizkuni, le Vendredi 16 Février 2007, 23:10 dans la rubrique "Actualités".