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"Les Dix Paroles", collection de Charles Mopsik

--> Rencontre avec Kafka qui a dit : « croire en le progrès, ce n’est pas croire qu’il est déjà arrivé. Ce ne serait pas là une foi. »



Collection fondée par Charles Mopsik




Les auteurs - Les ouvrages



Les littératures fondamentales de la tradition juive


     La littérature juive primordiale repose sur deux formes d’enseignement (torah) :
     – l’enseignement écrit, dit scripturaire (miqra) : c’est la Bible (Ancien Testament), à l’exception des apocryphes.
     – l’enseignement oral, dit mishnique (mishna) : c’est, pour principal, la Mishna et le Midrash halakha. En marge, ce sont la Boraïta et la Tosefta. Quant au Talmud, il est l’élucidation systématique de l’enseignement oral.


La Bible ou Tanakh

     Le canon de la Bible hébraïque comporte 24 livres rangés sous trois grands titres : le Pentateuque (Hûmash, « les cinq livres » ; c’est la Torah proprement dite), les Prophètes (Nevyim) et les Hagiographes (Ketouvim), dont TaNaKH est l’acrostiche. La Torah manuscrite sur des rouleaux de parchemin se divise en péricopes, en paragraphes ouverts et fermés, et en versets. Les éditions profanes de la Bible l’ont divisée en chapitres.
     Le texte biblique est écrit en hébreu bien qu’il existe quelques passages en araméen (dans les livres de Daniel et d’Esdras en particulier).


La Mishna et le Talmud

     La Mishna
     La Mishna rassemble sous la forme d’énoncés concis, soit catégoriques, soit problématiques (dans le cas des controverses), les lois bibliques, les amendements (taqanot) et les décrets (gezerot) rabbaniques, ainsi que les usages consacrés (minhagim). Son élaboration fut lente et s’étendit sur une période de quatre siècles (– 200, + 200 de l’ère vulgaire). À Yabné, ce furent les disciples de R. Yohanan b. Zakaï qui, les premiers, entreprirent, après les événements tragiques de la destruction du Temple et de l’exil (en 70), de recenser et d’ordonner les traditions orales jusque-là éparses. Ils sont appelés, de ce fait, les tannaïm (maîtres de la Mishna). L’un d’eux, Rabbi Akiba (mort martyr vers 135) commença la compilation systématique de l’enseignement oral, que poursuivront ses disciples, et tout particulièrement Rabbi Meir. C’est R. Yehuda ha-Nassi (Juda-le-Prince) qui clôt le cycle de la Mishna, dont il nous a laissé la mouture définitive. Le Talmud dit en une formule : « Lorsque mourut Aquiba, Juda était né. »
     En marge de la Mishna, nous disposons d’autres énoncés tanaïtiques, qui ne furent pas retenus dans le canon : les boraïtot (les « extérieures ») qui sont citées dans la Gemara, et les toseftot (les « additions ») que rassembla R. Hiyya, disciple de R. Yehuda ha-Nassi.

     Le Talmud
     Le Talmud (« l’étude »)
réunit la Mishna et la Guemara, présentée comme son commentaire. C’est l’élucidation systématique de l’enseignement oral, entreprise par les disciples de R. Yehuda ha-Nassi. Ses disciples immédiats ouvrent l’ère des amoraïm (« les explicitateurs »). Apparaissent alors de nombreuses académies, en Palestine d’abord, à Tibériade, à Lydda, à Séphoris, à Ousha et à Césarée ; puis en Babylonie, dont les premiers maîtres reçurent l’ordination en Palestine, dans les villes de Soura, Poumbedita, Nehardea et Naresh.
     R. Yohanan (199-279), scholarque de l’académie de Tibériade, envisagea la rédaction d’un commentaire de la Mishna qui contînt les différentes discussions qui s’y rapporteraient. Poursuivie par ses disciples sur deux générations, son entreprise donna jour au premier Talmud, dit improprement Talmud de Jérusalem.
     
Plus tard, en Babylonie, la même entreprise fut conduite par R. Ashi (352-427), scholarque de l’académie de Soura, et continuée par ses disciples jusqu’au septième siècle. Ainsi fut constitué le Talmud dit de Babylone.
    
 Dans aucun des deux Talmud, la Guemara n’est complète. Dans le Talmud de Jérusalem, la Guemara couvre 39 traités contre 37 dans le Talmud de Babylone ; mais ce dernier est d’une étendue huit fois supérieure à l’autre.
     Depuis l’édition Bomberg (Venise, 1520-1523 pour le babylonien ; 1523-1524 pour le palestinien), reproduite, enrichie de commentaires, par les frères Romm (Vilna, 1882), une page du Talmud se présente ainsi : en son centre, les textes de la Michna et de la Guemara ; dans la marge intérieure, les gloses de Rashi (1040-1105), célèbre commentateur juif français ; dans la marge extérieure, les commentaires des Tossafistes (XIIe-XIVe s.), disciples et successeurs de Rashi.
     Halakha et agada sont les deux versants du discours talmudique.
     La halakha (« marche », d’où règle de la vie pratique) contient l’énoncé des règles civiles, pénales et religieuses – les mitsvot ou commandements. C’est l’enseignement proprement exotérique du Talmud.
     La agada (du verbe araméen aged, « narrer, raconter ») rassemble des relations historiques, des paraboles, des sentences, des anecdotes édifiantes, des homélies qui toutes renferment un enseignement ésotérique.

     Contenu des traités du Talmud :
     1. Ordre zera‘im : des semences – Après un traité consacré aux bénédictions, il est parlé des dîmes, prémices, offrandes, donations que l’on doit faire aux prêtres, aux Lévites et aux pauvres, sur les produits de la terre ; du chômage, des travaux des champs pendant la septième année ; des mélanges interdits dans les semis et les greffes (en tout huit traités).
     2. Ordre mo‘ed : des fêtes – Du chabbat, des fêtes et des jeûnes ; des travaux et des sacrifices à accomplir en ces jours. Il est aussi question des règles pour la fixation du calendrier juif (onze traités).
     3. Ordre nashim : des femmes – Législation du mariage, divorce, lévirat, adultère, vœux et naziréat ; tout ce qui a trait aux relations conjugales et d’une manière générale aux relations entre les sexes (sept traités).
     4. Ordre neziqin : des dommages – Législation civile. Hormis un traité sur l’idolâtrie et le traité Avot où se trouvent recueillies les sentences morales des docteurs, cet ordre traite des transactions commerciales, achats, ventes, hypothèques, prescriptions, procédure, organisation des tribunaux, témoignages et serments (huit traités).
     5. Ordre kodashim : des choses saintes – Législation des sacrifices, des premiers-nés, des viandes pures ou impures. Description du temple d’Hérode (dix traités).
     6. Ordre taharot : des purifications – Lois sur la pureté et l’impureté des personnes et des choses, des objets capables de contracter l’impureté par le contact ; règles liées aux phénomènes de la mort (neuf traités).


Le midrash

     Il faut distinguer nettement entre le Midrash halakha et le Midrash hagada.
     Le Midrash halakha consiste dans l’exposition didactique des déductions juridiques à partir du texte biblique. La méthode midrashique suit des règles strictes, dont on a conservé différents exposés, notamment celui de R. Ishmaël (collègue de R. Aquiba). Moyen terme entre la Bible et la Mishna, il précède celle-là logiquement. Pareils midrashim sont cités dans le Talmud mais ils sont également l’objet d’ouvrages à part entière : la Mekhilta de R. Ishmaël (sur l’Exode), le Sifra (sur le Lévitique) rédigé par R. Hiyya, et les Sifré (sur les Nombres et le Deutéronome).
     Le Midrash hagada désigne, lui, l’ensemble de la production homilétique depuis l’ère tanaïtique jusqu’au XIIe siècle. La méthode est herméneutique. Les plus importants sont le Midrash Raba, le Midrash Tanhuma et la Pesiqta de-Rav Kahana.
     L’un comme l’autre, ils s’appuient sur le texte biblique, mais ils diffèrent radicalement par la méthode et par le propos.



Les auteurs




Les ouvrages




Ouvrages réédités dans la collection « Verdier poche »


L’Âme de la vie de Rabbi Haïm de Volozine
Le Chandelier d’or de Josy Eisenberg et Adin Steinsaltz
Ecrit par hizkuni, le Dimanche 18 Mars 2007, 14:29 dans la rubrique "Actualités".